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lundi 29 septembre 2014

Petites retraites : l’UCR-CGT dénonce l’enfumage


François Thiery-Férier, secrétaire général de la CGT-Retraités, invité de France Info



Invité de France Info, le secrétaire général des retraités CGT réagit aux annonces du Premier ministre dans son discours de politique générale concernant la revalorisation des petites retraites. Ci dessous, nous reproduisons le communiqué de l’UCR-CGT

ENFUMAGE !

Le discours du Premier Ministre, en particulier sur le pouvoir d’achat des retraités, ne répond pas aux légitimes revendications des 15 millions de retraités.
Le Premier ministre propose de relever le minimum vieillesse à 800€ par mois pour une personne vivant seule, soit une augmentation de 8€, ce qui correspond à 0,26€ de plus par jour.
Deuxième mesure : une prime exceptionnelle de 40€ pour les pensions inférieures à 1 200€ par mois. De qui se moque-t-on ? Instaurer une prime, c’est créer un précédent. L’UCR-CGT revendique une revalorisation générale de tous les régimes de retraites et pensions.
Rappelons que le Premier Ministre actuel est celui qui a décidé de ne pas revaloriser l’ensemble des retraites et pensions, comme le prévoyait la Loi de 2013, au 1er octobre 2014. Il faudra attendre octobre 2015, soit 30 mois sans revalorisation générale.
Le Premier Ministre doit entendre les revendications des retraités, en particulier sur la question du pouvoir d’achat.
L’UCR-CGT revendique un rattrapage immédiat de 300€ et une augmentation générale des retraites et pensions avec effet rétroactif au 1er janvier 2014.
Pour l’UCR-CGT, il est nécessaire d’amplifier la mobilisation de l’ensemble des retraités de notre pays.
La journée du 30 septembre doit être un point d’appui pour faire aboutir nos revendications. Partout dans le pays, faisons entendre la voix et les exigences des retraités en matière de pouvoir d’achat !

Préavis de grève pour le 16 octobre 2014 (Fédération des Services Publics CGT)

Madame la Ministre,
La CGT a décidé l’organisation d’une journée nationale d’action interprofessionnelle le 16 octobre 2014, en perspective notamment de l’examen par le Parlement du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2015, texte qui sera voté à l’automne.
Chacun participe au financement de la Sécurité sociale pour permettre à tous d’avoir des droits pour bien vivre, bien se soigner, bien travailler, bien vieillir. C’est ce qui la différencie des assurances privées et donc du chacun pour soi. D’ores et déjà, de nouveaux plans d’économie de plusieurs milliards d’euros sont annoncés dans la santé, sur la politique du médicament, la famille, la retraite, la gestion de la Sécurité sociale. Des milliers d’emplois sont menacés dans ces secteurs professionnels.
Ce ne sont pas les déclarations du Premier ministre lors de son récent discours à l’Assemblée nationale qui peuvent nous rassurer sur une bonne évolution de la situation.
Il reste sourd à l’exigence croissante d’une autre politique pour sortir le pays de la crise et poursuit les restrictions budgétaires :
- 11 milliards confirmés pour les services publics territoriaux.
- 2 milliards supplémentaires d’économies sur la Sécurité sociale.
- Rien sur l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires.
- Une aumône pour les petites pensions de retraite : 8 € par mois.
- Poursuite de la réforme territoriale sans consultation.
Pendant ce temps, le patronat et la finance se frottent les mains, l’argent coule à flot :
- 40 milliards pour le pacte de responsabilité,
- Plus de 200 milliards d’euros d’aides et d’exonérations fiscales par an.
Réuni les 12 et 13 septembre 2014, le Comité national de la Fédération CGT des Services publics a décidé l’inscription de la Fédération dans l’action décidée par notre Confédération, en mettant l’accent sur un certain nombre d’enjeux posés dans la Fonction Publique.
Avec les personnels, la Fédération CGT des Services publics revendique :
- L’arrêt du projet de réforme territoriale et la consultation démocratique de la population.
- L’augmentation immédiate de la valeur du point d’indice, contribution indispensable à la relance de l’économie.
- L’arrêt des suppressions d’emplois, la titularisation des contrats précaires, mesures indispensables au bon fonctionnement des services publics et à leur développement.
- Une juste revalorisation des pensions et le retour à la retraite à 60 ans.
- Le maintien et le développement de la protection sociale par le financement solidaire à la hauteur des besoins de la population (assurance maladie, retraite, droits familiaux).
La Fédération CGT des Services publics dépose donc un préavis de grève de 0 à 24H pour la journée du jeudi 16 octobre 2014, préavis couvrant l’ensemble des personnels de son champ de syndicalisation.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos respectueuses salutations.
Pour la Fédération CGT des Services Publics,
Baptiste TALBOT,
Secrétaire général

Préavis de grève adressé le 25 septembre 2014 à
Madame Maryline LEBRANCHU
Ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique
80, rue de Lille
75007 PARIS
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Préavis de grève 16 octobre 2014
Voir tract et pétition sur notre site

Chiffres du chômage : Un petit mieux…mais la précarité augmente

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Après des mois de hausse continue, pour la première fois depuis octobre2013 on observe une légère diminution du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A : -0,3% soit 11 100 demandeurs d’emploi en moins. Malheureusement si on a un peu moins de demandeurs d’emploi sans aucune activité le nombre de ceux qui exercent une activité courte (moins de 78h par mois) et qui recherchent un emploi augmente de 0,8%, signe de l‘augmentation de la précarité croissante de l‘emploi.
Pas d’amélioration notable non plus pour les plus fragiles face au chômage : Le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans est quasi stable (-0,1%) et celui des plus de 50 ans augmente toujours (+0,3%). Autre signe inquiétant : l’ancienneté moyenne d’inscription continue d’augmenter atteignant maintenant 532 jours (503 en aout 2013).
La situation de ces personnes n’inquiète pas le MEDEF qui refuse d’ouvrir des négociations sur l‘insertion des jeunes ou le chômage de longue durée. Au contraire, il en profite pour faire une offensive sans précédent contre les droits des travailleurs, les milliards d’aides accordées aux entreprises ne leur suffisant pas. Les estimations de croissance publiées par l’INSEE démontrent que la politique d’austérité menée par le gouvernement ne permet pas la croissance.
D’autres solutions sont non seulement possibles mais indispensables. La situation demande aux salariés de se mobiliser lors des prochaines journées d’actions le 30 septembre avec les retraités et le 16 octobre pour défendre notre protection sociale.
Montreuil, le 24 septembre 2014

MEDEF : Des préconisations moyenâgeuses - Déclaration de Thierry Lepaon, Secrétaire général de la CGT

Et puis quoi encore !...
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La démonstration est faite. Chaque cadeau offert au patronat le pousse à en demander toujours plus.
41 milliards d’euros de cadeaux du pacte de responsabilité, 50 milliards d’économies pour les salariés, affaiblissement du droit des chômeurs, blocage du SMIC, report de la reconnaissance de la pénibilité, ne lui suffisent pas. Il en est même à vouloir supprimer deux jours fériés.
L’entreprise idéale du MEDEF et de la CGPME, c’est la suppression de la durée légale du travail, la fin du CDI, le recul de l’âge de la retraite, des salariés soumis à l’arbitraire patronal avec la fin des garanties pour tous et l’absence de voie de recours, la remise en cause du SMIC…
C’est un véritable recul social pour l’ensemble des salariés.
En passant à l’offensive, cela évite au MEDEF de rendre des comptes à l’entreprise, aux salariés et aux pouvoirs publics.
Le Président du MEDEF peine toujours à nous présenter les résultats sur les millions d’emplois créés en contre partie des 220 milliards d’aides annuelles aux entreprises.
A la veille de l’ouverture des négociations concernant le dialogue social, le patronat mène une charge lourde contre la hiérarchie des normes au travers de la remise en cause des 35 heures.
Dire que la négociation d’entreprise primerait sur la loi, c’est remettre en cause le principe des garanties sociales pour tous les salariés. Privilégier les accords d’entreprise par rapport à la loi, c’est le pot de fer contre le pot de terre. C’est la porte ouverte à la déréglementation sociale et au dumping social.
Les préconisations moyenâgeuses du MEDEF, c’est une aggravation assurée du mal travail et du manque d’efficacité des entreprises.
Inverser cette spirale demande aux salariés de réagir collectivement. Ils auront l’occasion de le faire avec la CGT le 16 octobre prochain pour défendre leur protection sociale.
Montreuil, le 24 septembre 2014

jeudi 25 septembre 2014

Préavis de grève pour la journée du 16 octobre 2014 (ugff cgt)

 

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Privatisation des autoroutes : Un scandale national qui perdure !

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Le 17 septembre dernier, l’Autorité de la concurrence a publié un rapport dénonçant une véritable « machine à fric » pour les géants du BTP, actionnaires des sociétés d’autoroutes.
En 2005, la CGT avait combattu la privatisation des autoroutes imposée par le gouvernement de Dominique de Villepin et de son ministre de l’Economie Thierry Breton, qui affirmait, à l’époque, que « l’Etat contrôlera et fixera les tarifs (des péages) » et n’hésitait pas à sanctionner sévèrement les militants CGT qui s’opposaient à ce bradage devenu un scandale national.
On se souvient qu’un rapport de la Cour des comptes de 2008, confirmait ce qu’a toujours dit la CGT, en reconnaissant que la cession, pour une valeur d’achat de 14,8 milliards d’euros, était inférieure aux estimations de la valeur du patrimoine routier entraînant une perte d’1 milliards d’euros par an sous forme de dividendes liés aux participations de l’Etat.
Le chiffre d’affaires de l’ensemble des 19 Sociétés Concessionnaires d’Autoroutes (SCA), parmi lesquelles VINCI ; ASF/ESCOTA ; EIFFAGE:APRR/AREA ; ABERTIS : SANEF/SAPN), est en constante progression (+ de 20%) découlant essentiellement de l’augmentation des tarifs de péages, bien supérieure à l’inflation.
Le rapport de l’Autorité de la concurrence précise également que « l’Etat a privatisé les SCA au moment même où leur rentabilité a commencé à croître fortement jusqu’à atteindre les niveaux actuels (…). Sept années après la privatisation, les dividendes versés par les seules SCA privatisées se sont ainsi élevés, dividendes exceptionnels inclus, à 14,9 milliards d’euros ».
Démonstration est également faite que le coût du péage est nettement supérieur au coût réel des activités de fonctionnement de l’autoroute permettant à ces profits une progression permanente : alors que le prix du kilomètre pour l’usager ne cesse d’augmenter permettant l’accroissement du chiffre d’affaire, les effectifs des personnels des autoroutes ont été réduits de 17% depuis la privatisation, et comptent 2776 agents en moins. Dans le même temps, depuis 2013, les SCA touchent le Crédit d’Impôt compétitivité Emploi (CICE). Scandaleux !
En plein débat sur la transition énergétique, et à la veille d’une nouvelle conférence environnementale où les transports feront l’objet d’un débat spécifique, il est urgent de prendre des mesures pour que cette manne financière serve l’intérêt général, notamment pour développer les modes alternatifs à la route dans une conception multimodale, tout en permettant le financement de la régénération et de la modernisation des réseaux ferrés, fluviaux et routiers nationaux non concédés.
Pour la CGT, deux urgences s’imposent :
- Stopper immédiatement le processus en cours de privatisation et de mise en concession de routes nationales.
- Renationaliser les sociétés d’autoroutes privatisées en 2005/2006, en légiférant à nouveau à partir du projet de loi déjà débattu au Sénat.
Le rapport de l’Autorité de la concurrence place l’activité des autoroutes comme « activité de service public ». Pour la CGT, cela passe par une maîtrise et un contrôle public ! Il en va de l’intérêt général.
Montreuil, le 22 septembre 2014

Conseil Supérieur de l’Egalité professionnelle - La CGT exige une nouvelle feuille de route pour l’égalité femmes-hommes

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Lors du Conseil Supérieur de l’Egalité professionnelle (CSEP), la CGT a fait part, avec trois autres organisations syndicales, de son inquiétude quant à la disparition du ministère de plein exercice dédié aux Droits des femmes.
Nous avons rappelé à la ministre Marisol Touraine que les Droits des femmes étaient un vrai sujet politique et que, malgré les neuf lois successives, l’écart salarial était toujours de 27% entre les femmes et les hommes.
Nous avons mis en avant les sujets sur lesquels nous exigeons que des mesures soient prises par les pouvoirs publics :
- Les classifications et la revalorisation des emplois à prédominance féminine : Depuis janvier 2014, un groupe paritaire s’est mis en place pour construire une méthodologie permettant d’analyser les critères d’évaluation retenus dans la définition des postes de travail, pour repérer ceux qui pourraient être discriminants. Pour accompagner le travail de ce groupe, nous avons demandé que le CSEP, conformément aux feuilles de route sociale de 2012 et 2013, et à la méthodologie présentée à la la Commission nationale de la négociation collective (CNNC) le 2 septembre 2013, initie en son sein sans attendre un travail sur les classifications.
- Le conditionnement des aides publiques à la suppression des écarts salariaux : grâce au décret de décembre 2013, les accords et plan d’action sur l’égalité F/H se multiplient dans les entreprises. Cependant, ils ont un contenu très inégal, et il est nécessaire de s’assurer de leur effectivité. Nous avons demandé à ce que les aides publiques, dont bénéficient les entreprises soient conditionnées, entre autres, à la suppression des écarts salariaux.
- Les temps partiels : de premières dispositions se mettent enfin en place depuis le mois de juillet. Une demande a été faite de les évaluer, et de travailler sur la protection sociale de ces salarié-es, leur accès à la formation professionnelle...
- Les violences : La dernière loi sur l’égalité ne contient aucune disposition pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail. Il est pourtant nécessaire de renforcer la prévention sur les lieux de travail et la protection des victimes.
- L’action de groupe : des engagements avaient été pris et des dispositions devaient être adoptées dans le cadre de la loi égalité. Nous demandons donc que des dispositions législatives soient adoptées pour instaurer une action collective en droit du travail.
- Les lieux d’accueil pour la petite enfance, et la prise en charge de la perte d’autonomie : Nous avons fait part de notre désaccord quant aux mesures de restrictions du budget de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) qui risquent de remettre en cause l’augmentation prévue des places en crèche, ce alors que le congé parental va être raccourci.

Un contexte économique, très dégradé, causé par les politiques d’austérité actuelles accentuent les situations précaires des femmes. La CGT portera, avec encore plus de combativité, les revendications pour atteindre enfin une réelle égalité.

Montreuil, le 22 septembre2014

mercredi 24 septembre 2014

Développer la formation initiale par alternance : Priorité à la qualité

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La CGT participe ce vendredi 19 septembre à une réunion de mobilisation sur l’apprentissage. L’objectif annoncé est de lever tous les « obstacles structurels qui freinent la progression de l’apprentissage » pour atteindre 500 000 jeunes en apprentissage d’ici 2017. Or depuis 20 ans, la course aux chiffres que personne n’atteint jamais se substitue à une réelle politique de formation initiale professionnelle.
La CGT considère, au contraire, qu’il faut à la fois miser sur la qualité de la formation et sur l’amélioration de la situation des apprentis, ce qui engage la responsabilité des pouvoirs publics et des entreprises.
La CGT attend des engagements concrets pour :
- revaloriser l’alternance dans la formation initiale que ce soit en lycée professionnel ou pour les contrats d’apprentissage. C’est à dire améliorer l’accompagnement des jeunes pendant les périodes où ils apprennent en pratiquant. Cela passe par la reconnaissance d’un statut, des missions des tuteurs, maîtres d’apprentissage et des formateurs en CFA,
- reconnaître les spécificités et les atouts des deux voies de formation initiale scolaire ou par apprentissage, et éviter de les mettre systématiquement en concurrence, dans un but de favoriser le moins disant. Il est ainsi faux que l’apprentissage favorise l’insertion dans l’emploi à hauteur de 80% des jeunes qui ont emprunté cette voie. En Ile-de-France, lorsque 100 jeunes entrent en apprentissage, seuls 66 arrivent au bout de la formation. Le taux d’accès au diplôme étant de l’ordre de 80%, seuls 53 auront leur diplôme. Et comme environ la moitié de celles et ceux qui ont le diplôme vont à l’emploi (CDD et CDI confondus), c’est seulement 27 des 100 jeunes entrés en apprentissage qui vont à l’emploi. Ce constat mérite d’être confronté à celui concernant la voie professionnelle sous statut scolaire,
- veiller à l’articulation entre la formation initiale et continue qui doit véritablement se mettre en place, elle permettra de ne laisser personne sur le bord du chemin. Combattre la notion même d’échec pour renforcer la dynamique des parcours est une action qui passe par l’instauration d’un véritable droit différé à la formation. Cela s’inscrit pour la CGT dans une perspective d’une sécurité sociale professionnelle des personnes,
La CGT exige avec les organisations de jeunesse l’ouverture d’une concertation sur les droits des apprentis, permettant d’améliorer leurs conditions de vie, de formation et de travail notamment sur les sujets suivants :
- la rémunération des apprentis, qui doit augmenter et prendre en compte le niveau de qualification,
- l’accompagnement pour la recherche d’un employeur et le renforcement de l’engagement des entreprises de plus de 50 salariés et des branches sur ce sujet. Nous souhaitons également qu’un travail soit ouvert pour renforcer la mixité Femme/Homme,
- l’accompagnement pédagogique et la qualité de la formation, dans le CFA et dans l’entreprise, pour prévenir les ruptures de contrats et augmenter le taux de réussite. Cela passe par la reconnaissance d’un statut, des missions des tuteurs, maîtres d’apprentissage et des formateurs en CFA,
- la protection sociale des apprentis, et les mesures d’accompagnement en matière de transport et de logement par exemple,
- la garantie d’accéder à un emploi stable à l’issue du contrat d’apprentissage, alors que la crise a fortement dégradé l’insertion des apprentis,
Toutes ces exigences ne sont pas compatibles avec un patronat rétrograde qui au mépris des besoins croissants de qualification entend former à minima dans l’entreprise et s’affranchir de tout contrôle, de toute réglementation du travail protégeant le jeune apprenant. C’est le sens de ces attaques régulières contre les diplômes, garants de la reconnaissance des qualifications et premiers leviers en matière de salaire.
Si le patronat est aussi soucieux qu’il le dit, par le développement de l’apprentissage, qu’il reprenne la proposition de la Cgt. Si les employeurs veulent réellement, parlons de politique de branche, de responsabilité sociale vis à vis des entreprises en sous traitance, vis à vis de l’aménagement du territoire... Lancer une grande campagne de recrutement en apprentissage pour en faire bénéficier les petites et moyennes entreprises. Ce serait enfin un moyen concret de donner du corps à une GPEC d’entreprise, de branche ou territoriale. Cet engagement pourrait préserver et développer nombreux secteurs fragilisés y compris dans des domaines non délocalisables ou relocalisables, et redonner des perspectives à une jeunesse qui subit durement la politique d’austérité.
Montreuil, le 19 septembre 2014

Développement de l’apprentissage… et si on parlait des apprentis ?

Communiqué commun CGT, JOC, UNEF, UNL
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Le président de la République conclura ce vendredi 19 septembre une réunion de mobilisation sur l’apprentissage. L’objectif annoncé est de lever tous les « obstacles structurels qui freinent la progression de l’apprentissage » pour atteindre 500 000 jeunes en apprentissage d’ici 2017.
Nous alertons le gouvernement sur les risques de l’enfermement dans une logique strictement quantitative. L’objectif de 500 000 apprentis relancé en 2004 n’est pourtant toujours pas atteint. Surtout, cet objectif chiffré, basé sur des mesures de promotion de l’apprentissage et d’aide aux employeurs, est en décalage complet avec le vécu des jeunes sur le terrain, confrontés à la difficulté de trouver un employeur, y compris dans des secteurs dits « en tension », comme le bâtiment ou l’hôtellerie/restauration par exemple.
L’apprentissage est un outil de formation, il ne peut résumer la politique de lutte contre l’échec scolaire et n’apporte pas de réponse au problème du chômage des jeunes. Le meilleur moyen de valoriser cette voie de formation est d’améliorer les conditions de formation et de travail des apprentis.
Nous demandons l’ouverture d’une concertation sur les droits des apprentis, permettant d’améliorer leurs conditions de vie, de formation et de travail notamment sur les sujets suivants :
- La rémunération des apprentis, qui doit augmenter et prendre en compte le niveau de qualification
- L’accompagnement pour la recherche d’un employeur et le renforcement de l’engagement des entreprises de plus de 50 salariés et des branches sur ce sujet. Nous souhaitons également qu’un travail soit ouvert pour renforcer la mixité Femmes/Hommes notamment aux niveaux IV et V.
- L’accompagnement pédagogique et la qualité de la formation, dans le CFA et dans l’entreprise, pour prévenir les ruptures de contrats et augmenter le taux de réussite. En effet, en Ile de France par exemple, pour les niveaux V, 35% des contrats d’apprentissage sont rompus avant la fin de la formation, et le taux de réussite est de 80% pour les apprentis qui continuent leur contrat jusqu’au bout. Seuls 53% des inscrits obtiennent donc leur diplôme.
- La protection sociale des apprentis, et les mesures d’accompagnement en matière de transport et de logement par exemple. Nous interpellons d’ailleurs le gouvernement car le décret permettant la prise en compte des trimestres d’apprentissage pour le calcul des retraites n’est toujours pas sorti.
- La garantie d’accéder à un emploi stable à l’issue du contrat d’apprentissage, alors que la crise a fortement dégradé l’insertion des apprentis : 7 mois après avoir quitté le CFA, 65% des anciens apprentis sont emploi. Parmi ceux-ci, seuls 58,5% sont en emploi à durée indéterminée.
François Hollande a été élu en s’engageant à faire des jeunes sa priorité, l’ouverture de ce chantier pourrait être l’occasion de concrétiser cet engagement et d’adopter des mesures fortes et concrètes permettant d’améliorer la situation des apprentis.
Nous appelons le patronat à prendre ses responsabilités : le contrat de génération, pourtant signé par l’ensemble des acteurs sociaux, n’a pas permis de négociations ambitieuses sur l’emploi des jeunes dans les entreprises et les branches. L’apprentissage permet aux entreprises de disposer de jeunes qu’elles ont participé à former, son financement est assuré à 75% par les pouvoirs publics. Au patronat de s’engager pour recruter des apprentis, assurer une formation de qualité dans l’entreprise et une insertion durable.
Montreuil, le 19 septembre 2014

Conférence de presse du Président de la République : Une semaine de communication… mais toujours pas de réponses aux attentes des salariés

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Après le Premier Ministre à l’Assemblée nationale et à la télévision, c’est le Président de la République qui s’est adressé à la presse. Lui aussi a tenté de justifier sa politique vis-à-vis des français sans tenir compte de la réalité du vécu et des attentes de l’immense majorité de la population.
Il fait semblant de sermonner le Patronat en lui demandant des engagements sur les aides publiques dont il bénéficie (220 milliards par an). La CGT demande depuis plusieurs mois, des engagements concrets en préalable de l’obtention de ces aides. Il n’est pas trop tard pour le faire.
Au contraire, le Président de la République confirme le plan d’économies pour le pays de 50 milliards, sans jamais annoncer dans quels domaines elles vont être réalisées. On peut craindre pour le modèle social français en matière de services publics, de santé et de protection sociale.
Aussi, il confirme le recul sur le droit des salariés à être représentés dans les entreprises (seuils sociaux) et continue de céder à la pression patronale à propos de l’ouverture des magasins le dimanche.
Plus que jamais la CGT estime indispensable des mesures immédiates sur le pouvoir d’achat pour relancer la croissance comme, par exemple, une augmentation des minima sociaux et du SMIC. Le Patronat pour sa part, doit relever tous les minima de branches à hauteur du SMIC.
Montreuil, le 18 septembre 2014

Lois de Financement de la Sécurité Sociale : Notre Santé et notre Sécurité Sociale encore attaquées !

Communiqué commun de la Confédération et des Fédérations CGT Santé-Action sociale et Organismes Sociaux
Voir en ligne : Notre dossier spécial
La Cour des comptes a rendu public, hier, 17 septembre 2014, un rapport sur l’application des Lois de Financement de la Sécurité Sociale.
Selon elle, pour 2014, « les objectifs de baisse des déficits, pourtant limités et déjà revus, risquent de ne pas être atteints ». D’autres efforts nettement accrus doivent être réalisés.
La Cour des comptes estime que d’autres économies sont possibles dans l’assurance maladie (aussi bien en soins de ville que sur l’hôpital) « sans dégrader la qualité ou l’égalité d’accès aux soins » ce que conteste la CGT.
Alors que des Conventions d’Objectifs viennent tout juste d’être signées par l’Etat et les caisses nationales de la Sécurité sociale, demandant entre autre, la suppression de 8800 emplois dans les organismes, ce rapport en demande encore plus !
Alors que l’accès aux soins ne cesse de se dégrader, la Cour des comptes en demande encore plus, particulièrement à l’hôpital public, dernier garant de l’accès aux soins où plus de 20 000 emplois ont déjà été supprimés !
De nouvelles économies vont encore être supportées par les usagers, ce sera encore au détriment du service qui leur sera rendu mais aura aussi des incidences sur leur santé !
Pendant ce temps, la rémunération des objectifs de santé publique (ROSP) accordée aux médecins dans leur nouvelle convention a coûté 376 millions d’euros, « sans que les obligations définies en contrepartie ne soient toujours à la hauteur des enjeux ni les résultats mesurables ».
Pour la CGT,il s’agit d’un doux euphémisme lorsque l’on sait par exemple que l’un des objectifs assignés aux médecins était d’afficher leurs horaires d’ouverture dans leur cabinet !
Pendant ce temps, la politique pour la substitution de médicaments génériques se révèle extrêmement coûteuse : pour 2 euros d’économies, un euro est reversé aux pharmaciens.
Pendant ce temps, la Cour des comptes estime que la fraude aux cotisations sociales pourrait avoir atteint 20 à 25 milliards d’euros en 2012. Nous rappelons que 100 %de ces fraudes sont imputées aux employeurs (travail dissimulé, heures supplémentaires non payées, abus de contrats précaires…). Pourtant, le patronat bénéficie déjà de multiples allègements de cotisations ainsi que des nombreuses mesures incluses dans le « pacte de responsabilité » sans qu’aucune contrepartie ne lui soit demandée.
C’est d’une autre politique dont les assurés ont besoin.
La CGT a des propositions alternatives permettant la reconquête de notre Sécurité sociale et un grand service public de santé et d’action sociale.
Encore une fois, les coups portés vont dans la même direction.
Les salariés, retraités, privés d’emplois doivent se faire entendre et participer massivement aux manifestations et rassemblements organisés par la CGT le 16 octobre 2014, lors du débat au Parlement, autour du Plan de Financement de la Sécurité Sociale !
Montreuil, le 18 septembre 2014

dimanche 21 septembre 2014

Tract pour la journée de mobilisation du 16 octobre


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Tract : Mon salaire, c’est aussi ma protection sociale


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Tract salaires n° 2 en pdf

Mon salaire, c’est aussi ma protection sociale

Le travail est à l’origine de la création des richesses. C’est un formidable atout pour l’économie française. Les salaires et les cotisations sociales sont primordiales pour vivre, se soigner, bien vieillir. Chaque augmentation de salaires gagnée améliore l’économie du pays et la protection sociale. La reconquête de la Sécurité sociale passe, dès lors, par la revalorisation des salaires, la reconnaissance des qualifications et responsabilités, l’égalité salariale entre femmes et hommes et par la fin des exonérations de cotisation qui assèchent les ressources de la protection sociale.
1% d’augmentation de salaires, c’est 2,2 milliards pour la Sécurité sociale !

Le salaire, c’est quoi ?

Il ne se limite pas à ce qui est viré chaque mois sur votre compte en banque (le salaire net), mais inclut également les cotisations sociales (parts salariale et «  patronale »). Les cotisations dites « patronales » sont de l’argent que l’entreprise vous doit au titre de votre travail, comme votre salaire.

La CSG

Elle s’est en partie substituée aux cotisations sociales (assurance maladie et famille) mais ne crée pas de droits, contrairement aux cotisations... Les entreprises ne payent pas de CSG.

Les cotisations sociales

Elles ouvrent des droits pour des prestations relatives, soit à des risques (maladie, maternité, chômage, invalidité,...), soit à la qualité de votre vie future (retraite, ...) ou de celle de vos enfants (famille, ...). 100 euros de cotisations sociales, ce sont notamment 41 euros pour l’Assurance Maladie, 24 euros pour les retraites, 19 euros pour la famille, etc.
Ainsi votre salaire et vos cotisations sociales ouvrent des droits, dans certaines conditions, permettant :
- si vous tombez malade, de prendre en charge tout ou partie des frais d’hospitalisation, de médicaments ;
- si vous devenez invalide, de bénéficier d’un revenu minimum ;
- si vous êtes victime d’un accident du travail, de percevoir une rente ;
- si vous perdez votre emploi, de percevoir, des allocations chômage ;
- si vous avez un enfant, de rester avec celui-ci pendant ses premières semaines, de faire face aux charges liées à l’éducation de vos enfants, de bénéficier de certaines allocations (crèche, allocation de rentrée scolaire, etc.) ;
- de bénéficier d’une pension de retraite principale et complémentaire après votre activité professionnelle.

Réduction de cotisations sociales.

Les exonérations de cotisations sociales (dont la réduction Fillon pour les salaires inférieur à 1,6 fois le Smic) qui représentent 27 milliards par an (sans compter les 20 milliards du « Crédit Impôt Compétitivité Emploi ») sont un exemple de cadeaux faits aux entreprises qui fragilisent la protection sociale.
De plus, ces cadeaux sont remboursés en partie par des impôts (notamment les taxes sur le tabac). Un salarié payé au Smic a, du fait des exonérations, une baisse de son salaire socialisé de 406 euros !

Salaire net

C’est le salaire direct versé à votre compte.

La rétribution de votre travail, c’est votre salaire, constitué tout autant du salaire net que des cotisations.

Discours de politique générale du Premier ministre : Gouverner, c’est tenir les engagements pour lesquels on a été élu

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Le Président de la République a été élu en 2012 autour de 4 engagements majeurs :
- Inverser la courbe du chômage
- Renégocier la politique européenne et notamment le pacte de stabilité
- Réduire les déficits publics
- Relancer la croissance
Après 2 ans et demi, le constat est sans appel et les salariés, les citoyens en paient chaque jour, les conséquences.
Aujourd’hui, le Premier ministre a affirmé que gouverner, c’était résister. Mais résister à qui ?
M. VALLS vient de confirmer le cap qu’il suit depuis 5 mois et qui donne les résultats que tout le monde connait. Davantage de chômage, moins de pouvoir d’achat, réduction des services au public dans les administrations, à l’hôpital et dans l’enseignement… il s’inscrit dans la feuille de route écrite par le MEDEF, qui lui a valu une ovation des patrons lors de leur université d’été. S’il est moins expressif devant la représentation nationale et les français, les mêmes objectifs demeurent. Cela passe par toujours plus d’aides publiques aux entreprises dont 80 % vont directement dans les poches des actionnaires contrairement à ce qu’il affirme. La CGT rappelle que le montant total de ces aides s’élève à 220 milliards d’euros, chaque année.
Le Premier ministre n’annonce aucune mesure sociale pour les salariés. Annoncer des baisses de cotisations sociales en guise de maintien de pouvoir d’achat est une supercherie et un nouveau coup contre la protection sociale.
Il tente, par contre, un tour de passe-passe vis-à-vis des retraités les plus modestes avec l’augmentation de 8 euros par mois du minimum vieillesse, une mesure déjà annoncée au mois d’août dernier. En atteignant 800 euros par mois, le revenu minimum vieillesse reste toujours à 177 euros en dessous du seuil de pauvreté.
UNE RAISON DE PLUS POUR AGIR A L’APPEL DES SYNDICATS DE RETRAITES, LE 30 SEPTEMBRE PROCHAIN.
La France a besoin d’une autre politique économique et sociale que celle mise en œuvre aujourd’hui. C’est pourquoi la CGT propose, notamment, des mesures urgentes sur la protection sociale, les salaires, les minimas sociaux, les pensions de retraite et le traitement des fonctionnaires, avec l’augmentation immédiate du SMIC à 1700 euros, une véritable politique de formation et d’apprentissage pour l’emploi dans les services publics et l’industrie, et le retour de la retraite à 60 ans.
Résister aux projets du MEDEF et du gouvernement, proposer des alternatives efficaces pour sortir de la crise, c’est l’ambition et l’objectif que souhaitent construire la CGT avec l’ensemble des salariés.
C’est le sens de la journée d’actions et de manifestations du 16 octobre prochain.
Montreuil, le 16 septembre 2014

Accord "un avenir pour chaque postier" : L’avenir de la poste ne se fera pas sans son personnel.

mardi 16 septembre 2014 , par JFB 
 
Ils ont dit non ! Le personnel de La poste s’est massivement exprimé contre l’accord accompagner « le plan stratégique 2020 » imposé par la direction.Par la-même les salariés refusent ce plan qui, à grands coups de restructurations et de réorganisations, dégrade le service publique et les conditions de travail des salariés.
Pour comprendre les attentes des postiers et des postières, la CGT, première organisation syndicale, a mis en place une consultation nationale. Il en résulte que la direction ne répond pas aux attentes et revendications légitimes des postiers et des postières.
L’accord ne recueillerait pas les 30% nécessaire à sa validation, un camouflet de plus pour la direction de La poste. La CGT n’a donc pas apporté sa signature.
La FAPT appelle les postiers et postières à se mobiliser le 16 octobre avec l’ensemble des salariés du pays pour faire entendre leurs voix, l’avenir de La poste ne peut pas se faire sans son personnel.

mercredi 17 septembre 2014

Retraités - 30 septembre : toutes les raisons de se mobiliser

Communiqué commun de la CGT et de l’Union Confédérale des Retraités
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La CGT a demandé, hier en Conseil d’administration de la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse), quand et de combien seraient revalorisées les « basses pensions ». Rappelons que les retraites sont gelées jusqu’au 1er octobre 2015, mais que celles dont le niveau ne dépassent pas 1200 euros (toutes pensions confondues) bénéficieraient de la revalorisation prévue légalement au 1er octobre 2014.
Dans leurs réponses, la direction de la CNAV et les représentants du gouvernement ont confirmé ce que nous craignions : les obstacles juridiques et techniques ne sont pas levés, il n’y aura pas de revalorisation des petites pensions au 1er octobre prochain. Ni le niveau ni la nouvelle date n’ont pu nous être précisés.
Il s’agissait bien, comme nous l’avions dénoncé, d’un effet d’annonce destiné à faire passer la pilule du gel des retraites. Le gouvernement a fait une promesse démagogique, qui n’était pas réalisable lors de son annonce, et qu’il n’a toujours pas rendue applicable puisque, quelques jours avant sa mise en œuvre, les décrets nécessaires ne sont toujours pas publiés !
Il est par ailleurs incompréhensible que le montant de cette réévaluation, aussi minuscule soit-il, ne soit toujours pas officiellement arrêté alors que les données prévues par le code de la Sécurité sociale (article L 161-23-1) sont connues. Le gouvernement s’apprête-t-il à modifier encore une fois les règles, pour faire encore moins, au motif que l’inflation est décidément plus basse que prévu ? Et cela sur le dos des retraités les plus modestes !
Alors que les « simplifications » et les avantages financiers sont à l’ordre du jour pour les entreprises, la complexification et les restrictions croissent tous les jours un peu plus en matière de Sécurité sociale et notamment de retraite.
Rappelons que la CGT, avec son Union Confédérale des Retraités, demande une revalorisation de toutes les retraites, revalorisation basée sur l’évolution du salaire moyen. Dans l’immédiat, elle appelle, avec neuf autres organisations de retraités, à des rassemblements dans tous les départements le 30 septembre prochain.
Montreuil, le 4 septembre 2014

Propositions du Medef - Les organisations syndicales dénoncent la provocation du patronat

mardi 16 septembre 2014 , par Sabine Ferry 
 
Réaction unanime des organisations syndicales en ce début de semaine, après l’annonce du Medef, révélée par Les Échos lundi 15 septembre 2014, de son projet de «  relancer la dynamique de création d’emplois en France  ». Le texte de 50 pages qui sera présenté par le patronat, lors d’une conférence de presse le 24 septembre prochain, envisage la création d’un million d’emplois. Et ses conclusions stipulent que « certaines propositions pourraient apparaitre certainement agressives ou caricaturales à certains »... Le Medef a vu juste : Les syndicats ont aussitôt dénoncé avec virulence « la provocation du patronat ». Explications.
Le patronat affiche donc l’ambition de créer un million d’emplois et la volonté de « relancer le débat », mais à quel prix ?
Il estime notamment que la suppression de deux jours fériés sur onze permettrait la création de 100 000 emplois. Il propose de vider le Smic de sa substance et de créer un sous-Smic, en instaurant un salaire inférieur au minimum pour les « populations les plus éloignées de l’emploi et qui pourrait être complété par des allocations sociales afin de garantir un pouvoir d’achat équivalent au Smic ». Il réclame une remontée des seuils sociaux, une plus grande permissivité du travail de nuit et du dimanche, et enfin un nouveau détricotage de la loi sur les 35 heures pour toutes les entreprises.
Interviewé par l’AFP, Thierry Lepaon, qui considère ces propositions « ringardes » et d’un « archaïsme grandissant » s’est dit « stupéfait du culot » du Medef, en rappelant que lors d’une réunion la semaine dernière avec les syndicats pour fixer l’agenda social « aucun des sujets que le Medef avance aujourd’hui n’a été mis sur la table. » Selon le secrétaire général de la CGT, le Medef a « orchestré sa communication » avant le discours de Manuel Valls devant le Parlement et avance des propositions qui vont «  constituer son cheval de bataille d’ici la fin de l’année ». « J’attends du Premier ministre qu’il tire les choses au clair et ramène enfin le patronat à la raison », lors de son discours mardi 17 septembre à l’Assemblée nationale, a-t-il affirmé.
« La CFDT y voit une entorse aux relations de confiance avec le Medef, écrit Les Échos. Sur la remise en cause des 35 heures comme durée légale, Laurent Berger répond :« hors de question pour la CFDT ». Sur la baisse du niveau du Smic : « hors de question pour la CFDT. » Et sur la suppression de jours fériés :« hors de question pour la CFDT. Et je pourrais continuer la liste comme ça », a-t-il confié au journal Libération.
Jean-Claude Mailly s’est demandé, sur BFM TV, « si c’était le 1er avril ». Selon le numéro 1 de Force Ouvrière, « le Medef est dans l’outrance, il se sent pousser des ailes (...) ces derniers temps, le gouvernement a tendance à répondre assez fortement à ses revendications  ». « La prochaine étape c’est quoi », s’interroge Jean-Claude Mailly ?« Il faut travailler le dimanche, il faut augmenter les seuils sociaux, il faut augmenter la durée légale du travail. On va faire travailler les enfants ? »
La CFTC, quant à elle, a prévenu qu’elle n’ira pas à la rencontre bilatérale prévue avec le Medef le 22 septembre prochain.
Y compris l’UPA et la CGPME, côté patronal « ont grincé des dents », affirme le quotidien national de l’économie.

16 octobre - Journée nationale d’action interprofessionnelle pour la reconquête de la Sécurité sociale

La CGT appelle les salariés une journée nationale de mobilisations coordonnées en amont de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2015 (PLFSS) par l’Assemblée nationale.

Cette initiative s’inscrit dans la campagne de reconquête de la Sécurité sociale, tant sur les questions de son financement que de la réponse aux besoins des salariés. Elle est un des versants de la campagne engagée depuis plusieurs mois par la CGT sur le coût du capital. La CGT entend donc articuler les questions des salaires, de l’emploi et du travail avec cette ambition de reconquérir la Sécurité sociale.
Cette journée sera marquée par un rassemblement national à Paris suivi d’une prise de parole avec la participation notamment de syndicats de la Santé et de l’action sociale et des Organismes sociaux. Dans les départements de province, les organisations de la CGT interpelleront les préfectures, les agences régionales de Santé, parlementaires, sous forme de motions, rassemblements et manifestations et la tenue de conférences de presse.

Le 16 octobre 2014 - Protection sociale : Nous sommes tous concernés



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dimanche 14 septembre 2014

La sécurité sociale, c’est vital ! la sécu, c’est vous !

     

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AGEFIPH : Communiqué des administrateurs CGT au Conseil d’administration de l’Agefiph du 11 septembre 2014

Nouvelle ponction de l’Etat sur le budget de l’Agefiph : inacceptable et scandaleux !
Le ministre du Travail, François Rebsamen, vient d’annoncer à la présidente de l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des personnes Handicapées), la décision du gouvernement d’opérer un prélèvement de 29 millions d’euros sur le budget Agefiph pour alimenter les recettes du projet de loi de finances 2015. Ce prélèvement serait renouvelé en 2016 et 2017. Jacques Marek et Sylvain Marsaud, administrateur CGT au sein de l’Agefiph, ont voté contre lors du Conseil d’administration du 11 septembre 2014.
Alors que, la collecte des contributions des entreprises relevant de l’obligation d’emploi diminue (440 millions d’euros en 2013 contre 600 millions d’euros en 2008), que l’Etat se désengage chaque jour davantage en transférant des charges au budget de l’Agefiph (gestion de la Déclaration Obligatoire Emploi des travailleurs handicapés, de la reconnaissance de la lourdeur du handicap, …), il est inacceptable et scandaleux dans ces temps d’austérité généralisée, de fragiliser l’emploi des plus faibles.
Cette ponction ne manquera pas d’affecter durablement la programmation pluriannuelle de l’Agefiph. L’incertitude générée mettra à mal les aides proposées, les partenaires et les prestataires du fonds engagés dans la lutte pour l’emploi des travailleurs en situation de handicap dont 423 275, soit 1/5 sont privés d’emploi.
Ce faisant, le gouvernement de Manuel Valls s’inscrit dans la continuité politique du quinquennat précédent en renouvelant la détestable pratique initiée sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui avait déjà opéré une « saisie » de 50 millions d’euros en 2008.
Au mépris de la population, le gouvernement, pris au piège de ses engagements européens et des faveurs faites au Medef, en est réduit à faire les poches des associations, qui œuvrent à sa place.
Cette décision constitue un nouveau désengagement de l’Etat en direction des personnes handicapées.

jeudi 11 septembre 2014

Courrier de Thierry Lepaon à Monsieur François REBSAMEN Ministre du travail, de l’emploi et du dialogue social

Monsieur le Ministre,
Vous organisez le mercredi 10 septembre une réunion des 50 principales branches professionnelles pour « marquer l’importance des négociations qui sont devant elles », selon votre courrier en date du 29 juillet dernier.
Je suis très surpris de la forme et du fond de cette initiative.
Concernant un sujet d’évidence interprofessionnel, vous avez convoqué directement les fédérations de la CGT. Ce sont nos organisations qui ont alerté la direction confédérale de cette sollicitation singulière ayant manifestement pour objectif d’écarter toute approche globale et d’éviter aux organisations patronales de devoir s’engager devant les confédérations syndicales et l’Etat.
Cette volonté se manifeste dans la proposition de déroulement des travaux qui est faite de ne laisser aucune place à une expression confédérale au sein de la réunion.
Le constat que nous faisons dans les actes et les discours est que le patronat ne souhaite pas s’engager dans des négociations interprofessionnelles et de branches pour résoudre les questions qui nous sont posées aujourd’hui en matière sociale et économique.
Les chiffres du chômage qui ont progressé de 5% en un an nous rappellent l’urgence de la situation. Ils traduisent les difficultés des 5 millions de salariés privés d’emploi mais aussi la dégradation des conditions de travail de ceux qui sont au travail, sous la pression du chômage de masse.
Il est donc urgent que des négociations s’ouvrent dans toutes les branches sur la question des salaires, de la précarité, des conditions de travail, des grilles de qualifications, des stratégies de filières, des choix d’investissements pour développer l’emploi qualifié, la recherche et l’innovation. Il est d’ailleurs surprenant que ne soient pas à l’ordre du jour de cette réunion les 34 plans de reconquête industrielle définis par le gouvernement et qui doivent entrer maintenant dans une phase de mise en œuvre concrète.
Des négociations sont également urgentes afin que l’évaluation et le contrôle des aides publiques accordées aux entreprises puissent se mettre en place, au niveau des entreprises, des branches et des territoires.
La situation qui est faite aux salariés et à l’emploi dans notre pays implique que chacun prenne ses responsabilités sociales.
Le MEDEF a déjà montré son peu d’empressement à le faire au lendemain du discours du Premier Ministre à La Rochelle en déclarant que « la logique des contreparties qui avait un sens quand on était en croissance, n’est plus adaptée ». Le désengagement en plein cœur de l’été du MEDEF et de la CGPME de la Charte bretonne de partenariat pour la qualité de l’emploi est également l’illustration de cette fuite des responsabilités.
Une forte impulsion politique est donc nécessaire pour contraindre l’ensemble des responsables patronaux à ouvrir des chantiers de fond qui mettent le travail, les salariés et la démocratie sociale au cœur des transformations à opérer pour sortir de la crise.
Je constate que ce n’est manifestement pas le sens que vous souhaitez donner à la réunion du 10 septembre puisqu’elle se résume à un échange d’expériences au travers de tables rondes.
Six mois après le pacte passé entre le président de la République et le Président du MEDEF, nous assistons à une dilution des responsabilités particulièrement préjudiciable à l’action et la parole publiques.
La CGT attend des engagements d’un tout autre niveau de la part du Ministère du Travail, de l’emploi, du dialogue social et de la formation professionnelle.
Tel est l’état d’esprit avec lequel une délégation de la CGT participera à la réunion du 10 septembre prochain.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations distinguées.
Thierry LEPAON
Secrétaire général de la CGT
Montreuil, le 9 septembre 2014

mercredi 10 septembre 2014

Communiqué de l'UD CGT 61 suite à la journée d'action du 4 septembre sur les libertés syndicales

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/5/26/35/26/CGT-Normandie/2014-2015/communique-CE-UD--journee-d-actions-du-4-septembre-libert.pdf

Discriminations (Alençon) Michèle, syndicaliste, est acquittée !

mardi 9 septembre 2014 , par Sabine Ferry 
 
Le 4 septembre dernier à Alençon, dans l’Orne, 400 personnes de la région Normandie et des départements voisins (Sarthe, Eure-et-Loir) sont venues soutenir la secrétaire générale de l’union locale trainée devant les tribunaux pour fait syndical.
Son crime : avoir lâché un nom d’oiseau et avoir soutenu avec d’autres militants une salariée menacée de licenciement alors que c’est elle qui avait été agressée par la femme du patron.
Michèle encourait une amende pouvant aller jusqu’à 12 000 €. Résultat : l’avocate de la CGT a soulevé trois vices de forme sur la procédure et le tribunal, après délibération, a prononcé l’annulation de celle-ci.
Michèle est donc acquittée. « C’est une victoire, mais nous devons continuer à dénoncer la criminalisation de l’action syndicale », a déclaré dans un communiqué de l’union départementale CGT de l’Orne.

dimanche 7 septembre 2014

Retraités : Toutes les raisons de se mobiliser

Communiqué commun de la CGT et de l’Union Confédérale des Retraités
La CGT a demandé, hier en Conseil d’administration de la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse), quand et de combien seraient revalorisées les « basses pensions ». Rappelons que les retraites sont gelées jusqu’au 1er octobre 2015, mais que celles dont le niveau ne dépassent pas 1200 euros (toutes pensions confondues) bénéficieraient de la revalorisation prévue légalement au 1er octobre 2014.
Dans leurs réponses, la direction de la CNAV et les représentants du gouvernement ont confirmé ce que nous craignions : les obstacles juridiques et techniques ne sont pas levés, il n’y aura pas de revalorisation des petites pensions au 1er octobre prochain. Ni le niveau ni la nouvelle date n’ont pu nous être précisés.
Il s’agissait bien, comme nous l’avions dénoncé, d’un effet d’annonce destiné à faire passer la pilule du gel des retraites. Le gouvernement a fait une promesse démagogique, qui n’était pas réalisable lors de son annonce, et qu’il n’a toujours pas rendue applicable puisque, quelques jours avant sa mise en œuvre, les décrets nécessaires ne sont toujours pas publiés !
Il est par ailleurs incompréhensible que le montant de cette réévaluation, aussi minuscule soit-il, ne soit toujours pas officiellement arrêté alors que les données prévues par le code de la Sécurité sociale (article L 161-23-1) sont connues. Le gouvernement s’apprête-t-il à modifier encore une fois les règles, pour faire encore moins, au motif que l’inflation est décidément plus basse que prévu ? Et cela sur le dos des retraités les plus modestes !
Alors que les « simplifications » et les avantages financiers sont à l’ordre du jour pour les entreprises, la complexification et les restrictions croissent tous les jours un peu plus en matière de Sécurité sociale et notamment de retraite.
Rappelons que la CGT, avec son Union Confédérale des Retraités, demande une revalorisation de toutes les retraites, revalorisation basée sur l’évolution du salaire moyen. Dans l’immédiat, elle appelle, avec neuf autres organisations de retraités, à des rassemblements dans tous les départements le 30 septembre prochain.
Montreuil, le 4 septembre 2014

Sur France 2, le 9 septembre à 22:40 - Documentaire : Tête haute, huit mois de bagarre

France 2 diffuse le mardi 9 septembre dans Infrarouge à 22:40 Tête haute, huit mois de bagarre.
Réalisé en 2013 par Yves Gaonac’h, ce documentaire de 58 minutes raconte l’histoire d’une lutte victorieuse dans l’industrie, celle des ouvriers des Fonderies du Poitou, sous-traitants fondeurs de culasses pour l’industrie automobile, qui se sont vus proposer de réduire leurs salaires de 25%. Ils ont choisi de se battre et de mettre leur principal donneur d’ordres, Renault, devant ses responsabilités. Leurs 8 mois de lutte pour une reprise des fonderies racontent l’espoir et l’avenir.
Ce documentaire a été projeté le 7 février dernier en ouverture du 5e festival Filmer le travail à Poitiers.

La rente indue de la finance

Le «  coût du travail  » sert d’alibi à toutes les politiques d’austérité. Le coût du capital, lui, est passé sous silence. Pourtant, son impact est exorbitant. Sur l’activité économique. Sur notre modèle social et environnemental aussi… Imposé notamment par les entreprises du CAC 40, il affecte jusqu’aux plus petites sous-traitantes, et même l’action publique.
Un article d’Émilie Turck paru dans le supplément de la NVO.

Deux éléments, deux facteurs de production sont nécessaires à la création de richesse  : le travail et le capital. Tous deux sont rémunérés et représentent donc un «  coût  » pour l’entreprise. Le «  coût du travail  » nous est familier  : il revient en permanence depuis plusieurs années dans les propos des gouvernants, des patrons et d’un certain nombre d’experts pour expliquer la crise économique et la baisse de la croissance. Et surtout, pour justifier des réformes qui tendent invariablement à aller dans le sens d’une réduction de la rémunération du travail, des qualifications, des salaires, en particulier de leur part «  socialisée  » sous la forme des cotisations sociales, qualifiées de ruineuses pour la croissance économique. Mais l’autre coût, celui du capital, est passé sous silence. Le Medef ne s’en plaint pas. Pourtant, son impact sur l’activité économique est énorme et court des entreprises du CAC 40 jusqu’aux plus petites sous-traitantes, affectant même l’action publique.

Coût économique, coût financier

Pour bien comprendre de quoi il est question quand on parle du coût du capital, il faut tout d’abord distinguer le coût économique du coût financier. Le coût économique concerne l’ensemble des moyens de production  : machines, bureaux, usines, moyens de transport, infrastructures, brevets industriels, etc., que l’entreprise doit fabriquer ou acquérir, entretenir et remplacer quand ils sont usés ou dépassés par le progrès technique. Ce que l’on appelle couramment les «  dépenses d’investissement  » représente en quelque sorte le «  vrai  » coût du capital, dans le sens de «  capital productif  ».
Mais la dépense ne s’arrête pas à ce coût économique. Lorsqu’elles veulent acheter et mettre en œuvre ces moyens de production, les entreprises doivent aussi rémunérer les personnes ou les institutions qui leur ont procuré de l’argent. Cet argent vient soit de prêteurs, comme les banques, soit d’actionnaires (fonds d’investissement, d’épargne mutuelle, fonds de pension, compagnies d’assurances). Ainsi, un coût financier s’ajoute au coût économique. Il consiste en intérêts versés aux prêteurs et en dividendes versés aux actionnaires pour rémunérer leurs apports en liquide lors des augmentations de capital, ou lorsqu’ils laissent une partie de leurs profits en réserve dans l’entreprise.
Les intérêts des prêts et les dividendes ont comme première justification de couvrir le risque encouru par les prêteurs et les actionnaires de ne jamais revoir leur argent, en raison de la possibilité de faillite de l’entreprise. C’est ce que l’on appelle le «  risque entrepreneurial  ». La seconde justification est qu’il y a une gestion administrative de l’activité financière – un service – qui consiste à transformer et aiguiller l’épargne liquide vers les entreprises. On admet donc que le coût financier rémunère en quelque sorte du risque, de l’expertise et du travail administratif.

La «  rentabilité  » du capital

Mais il y a toute une partie de ce coût global du capital qui ne se justifie par rien et vient surcharger inutilement le «  vrai  » coût. C’est de la rente indue, un «  surcoût  » du capital qui se chiffre à environ 100 milliards d’euros annuels, soit, selon le mode de calcul utilisé, entre 50 et 70 % du coût total du capital pour l’entreprise. Pour prendre un exemple concret, quand une machine coûte 100 euros par an (avec la marge de profit), l’entreprise paye entre 150 et 170 euros parce qu’elle doit verser une rente injustifiée économiquement aux apporteurs d’argent que sont les actionnaires.
La finance a en effet ce pouvoir exorbitant d’imposer aux entreprises le versement de cette rente à un niveau qu’elle fixe elle-même et qu’elle appelle «  rentabilité du capital  ». Nasser Mansouri-Guilani, économiste de la CGT, résume  : «  Avec les mesures de déréglementation et de libéralisation des économies, les marchés financiers ont pris du pouvoir et désormais la logique financière l’emporte sur la logique industrielle. Auparavant, on commençait par produire, puis avec l’argent de cette production on rémunérait le capital. À présent, la rémunération du capital est devenue le but ultime de l’entreprise, et l’orientation de la production, c’est-à-dire ce qu’il convient de produire, où (ici ou à l’étranger) et avec quels moyens se fait en fonction de l’intérêt de la finance.  » L’exigence de rentabilité augmente et, avec elle, la part des dividendes et donc le coût global du capital. Pourquoi  ? Parce que les capitaux peuvent se déplacer rapidement, et donc «  exercer une pression avec laquelle ils s’imposent partout […], puisque l’exigence vis-à-vis des entreprises du CAC 40 s’impose aussi, par ricochet, aux sous-traitants  ». La norme financière place la barre très haut pour les projets d’entreprise, dont le seuil de rentabilité doit désormais avoisiner les 15 % du capital investi.

Transfert de richesses

On assiste ainsi, depuis une trentaine d’années, à un transfert de richesse qui est passé de 3 % de la valeur ajoutée française en 1980 à 9 % aujourd’hui, et qui ne sert pas à investir dans le développement économique ni à augmenter les salaires et le pouvoir d’achat. Le gâchis est énorme, explique encore Nasser Mansouri-Guilani. «  Le potentiel productif ne se développe pas, car les moyens de production stagnent. Le rythme de croissance économique s’affaiblit. Là encore, les statistiques sont parlantes  : jusqu’au milieu des années 1970, le taux de croissance économique annuel était de l’ordre de 5 à 6 %. Après, on est tombé à 2 % et depuis 2008, on tend vers 0 %. Le PIB français (2000 milliards d’euros environ) est au même niveau qu’en 2007. L’économie fait du sur-place. D’où l’explosion du chômage et l’appauvrissement d’une grande partie de la population.  » Ainsi, le capital a un coût, non seulement économique et environnemental, mais également social.

Valoriser le travail

Alors, comment sortir de l’impasse économique créée par la financiarisation du capital  ? Pour l’économiste de la CGT, «  si on dit que la hausse de la part des profits dans la valeur ajoutée résulte du développement des marchés financiers, de la déréglementation, de la globalisation, cela veut dire qu’il faut maîtriser les marchés  ». Même les tenants du libéralisme pur et dur admettent que c’est nécessaire, et une intervention de l’État ne les gênerait pas, à condition que ce soit au service de leurs intérêts. C’est donc par le rapport de force entre les intérêts capitalistes et ceux des travailleurs que cette intervention publique peut réellement changer la donne. « On ne peut pas accepter un mode de développement qui détruit les emplois et le potentiel productif, conclut Nasser Mansouri-Guilani. Pour y mettre fin, il faut valoriser le travail et dévaloriser le capital. Dans l’histoire, cette dévalorisation du capital au profit du travail s’est opérée, en France, par la création de la Sécurité sociale, par l’idée du progrès social comme finalité ultime de l’économie.  » Valoriser le travail, c’est réaffirmer l’objectif d’une Sécurité sociale de qualité pour tous, contre l’argument des «  charges sociales  » qui seraient trop élevées. C’est exiger un Smic à 1 700 euros, des formations qualifiantes et des emplois qualifiés, des moyens de production développés par l’investissement. C’est remettre l’humain au cœur de l’économie. Le défi est de taille.

mercredi 3 septembre 2014

CGT - Le gouvernement parle des chômeurs... pas du chômage !

Cinq bonnes raisons de défendre les 35 heures

Si Matignon a pris soin de démentir le tout nouveau ministre de l’Economie en assurant qu’il ne toucherait pas aux 35 heures, il a néanmoins indiqué qu’on ouvrirait des négociations par branche pour déroger à la durée légale du travail. Sous la pression du Medef, depuis le gouvernement Fillon de nombreuses dérogations aux 35 heures ont été imposées. Ce qui est en jeu pour le patronat en supprimant une fois pour toutes la référence aux 35h, c’est d’obtenir la suppression des obligations de majoration pour les heures supplémentaires.

Arguments

Beaucoup de choses ont été dites, surtout, beaucoup de bêtises, à propos de la loi Aubry sur les 35 heures. Accusée à tort et sans preuves de nuire à la compétitivité des entreprises, elle n’a cessé depuis son adoption de faire l’objet d’attaques et de remises en cause. Pourtant, régulièrement, des enquêtes d’opinion montrent l’attachement des salariés à la réduction du temps de travail.
Voici 5 bonnes raisons de défendre la réduction du temps de travail. Celles ci sont étayées par des études et des chiffres officiels. Cet argumentaire est également en ligne sur le site de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT.

1 En France, la durée moyenne hebdomadaire pour l’ensemble du salariat à temps complet est de 39,5 heures

C’est ce que relève la dernière enquête sur le temps de travail de la DARES.Elle est donc supérieure à la durée légale hebdomadaire de 35 h (ou 1 600 h par an).
Entre 2003 et 2011, elle a augmenté pour toutes les catégories socioprofessionnelles :
- ouvriers (+2,3%)
- employés (+2,2%) ;
- profession intermédiaire (+4,3%) ;
- cadres (+5,8%).
Pour les cadres, l’horaire hebdomadaire est passé de 42,6 h en 2003 à 44,1 h en 2011.
Et l’horaire annuel passe pour les cadres de 1765 h (2003) à 1867 h (2011). Cette augmentation du temps de travail s’explique notamment par l’extension du forfait jour à l’ensemble des salariés introduite par les gouvernements Fillon. Ainsi, entre 2003 et 2011, le nombre de salariés en forfait jours est passé de 5 à 12,5%. Pour les seuls salariés en forfait jours l’horaire annuel est de 1 939 heures ! A noter que ces chiffres tiennent compte des jours RTT supplémentaires accordés aux cadres en forfait jours.
Le travail de nuit augmente également
3,5 millions de personnes, dont plus d’un million de femmes, travaillent régulièrement la nuit, selon la Dares, soit un million de plus qu’il y a 20 ans. Parmi les salariés amenés à travailler de nuit, il ne s’agit plus d’une modalité occasionnelle mais d’une organisation du travail régulière (la proportion de travailleurs nocturnes « habituels » a doublé en 20 ans).
Le travail s’intensifie
L’intensification du travail générée notamment par les changements organisationnels incessants et un rythme de travail de plus en plus contraint est une réalité partagée par de plus en plus de salariés.
Ainsi, selon la DARESla part des salariés dont le rythme de travail est imposé par un contrôle ou un suivi informatique est passée de 25% en 2005 à 35% en 2013. Cette hausse est plus sensible pour les cadres (+12 points) et les professions intermédiaires (+13 points).
L’enjeu aujourd’hui est donc d’obtenir une effectivité de la réduction du temps de travail (en particulier pour les ingénieurs, cadres et techniciens).

2 En faisant sauter la durée légale du temps de travail, on baisse les salaires

Aujourd’hui, les employeurs disposent des souplesses nécessaires pour augmenter le temps de travail des salariés au-dessus de 35h, dans la limite de 48h par semaine ou de 44h sur une durée consécutive de 12 semaines.
Ces limites disparaissent même pour les salariés en forfait jours. Par contre, dès lors que l’on dépasse les 35h, les heures supplémentaires doivent être majorées.
En supprimant la référence aux 35h, le patronat veut obtenir la suppression des obligations de majoration pour les heures supplémentaires.

3 La baisse du temps de travail s’est accompagnée d’une hausse de la productivité

Selon l’INSEE, les 35h sont à l’origine de gains de productivité de 4 à 5% pour les entreprises.
Suite aux 35h, en 2004, la France se place au 2ème rang mondial pour la productivité horaire du travail (devant les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon, le royaume Uni, l’Italie,…) et à 20% au-dessus de la moyenne Européenne.

4 La baisse du temps de travail est un levier de création d’emploi

Entre 1998 et 2002, la mise en place des 35 heures a permis la création d’environ 350 000 emplois supplémentaires, selon une étude de la DARES publiée en 2007. Auxquels il faut ajouter près de 50 000 emplois indirects dans les secteurs du sport, des loisirs, et du tourisme.
« Les 35h n’ont pas eu d’impact négatif sur les coûts salariaux. Les coûts salariaux unitaires (masse salariale sur valeur ajoutée) ont baissé de 10% entre 1996 et 2002, liés aux allègements de charges et aux gains de productivité », soulignait ainsi Martine Aubry en 2004.
En ramenant la durée effective moyenne hebdomadaire du travail de 39,5 h (durée moyenne actuelle) à 35 h cela libèrerait l’équivalent de 2,7 millions d’emplois.

5 Si le patronat souhait faire travailler plus les salariés, qu’il s’attaque aux temps partiels…

Le gouvernement et le patronat feraient mieux de s’attaquer aux temps partiels qui explosent et concernent maintenant 18% des salarié-e-s (dont 80% de femmes !).
Les temps partiels sont aujourd’hui le 1er facteur d’inégalité salariale entre les femmes et les hommes.
Pourtant, les emplois à temps partiels bénéficient à plein des exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires.
Les emplois à temps partiels sont donc subventionnés par les pouvoirs publics.

Droit ouvrier de septembre 2014


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