L'Union Locale sur le ouèbe


Désormais, pour suivre l'Union Locale CGT de Cherbourg, il faut se rendre sur :

jeudi 19 octobre 2017

ORDONNANCES MACRON/MEDEF : L’heure est à la mobilisation

La CGT s’est rendue le 18 octobre au ministère du Travail qui souhaitait présenter les grandes lignes des décrets d’application des ordonnances « Loi Travail » que le gouvernement aimerait voir prochainement publiés.
La CGT a été très claire lors de cette rencontre. Nous nous refusons à des pseudo-concertations sur des décrets d’application qui ne peuvent en rien changer le contenu des ordonnances Macron/Medef qui se caractérisent par une précarité à tous les étages, le permis de licencier à tout-va, les questions de santé et de conditions de travail passées à la trappe, le retour de la « loi de la jungle » avec un code du travail par entreprise et au rabais, l’aggravation des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes.
La page n’est pas tournée. La loi Travail n’est pas ratifiée. Elle est contestée de plus en plus fortement par les salariés. Les derniers sondages nous indiquent que 65% de nos concitoyens rejettent les ordonnances quand 57% d’entre eux considèrent justifiées les mobilisations syndicales.
Demain, 19 octobre, la CGT a décidé d’une nouvelle journée de mobilisation, sous toutes ses formes : grèves, manifestations, déploiement dans les entreprises, interpellation des députés, etc., pour continuer à sensibiliser les salariés et porter ses propositions de progrès social.
Cette journée est aussi un tremplin pour construire une puissante journée de mobilisation interprofessionnelle où l’ensemble des secteurs professionnels sont appelés à converger.
L’action des routiers, l’action des dockers, les luttes victorieuses dans les entreprises et services publics montrent que gagner c’est possible dès lors que les salariés prennent leur avenir en main et se mobilisent.
Montreuil, le 18 octobre 2017

VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES : La France doit soutenir l’adoption d’une nouvelle norme internationale

Les milliers de témoignages révélés depuis quelques jours sur les réseaux sociaux suite à l’affaire Weinstein démontrent encore une fois l’ampleur des violences subies par les femmes. Au travail, 80% des femmes disent être victimes de sexisme et 20% de harcèlement sexuel. Chaque jour en France, il y a environ 8 viols ou tentatives de viol sur un lieu de travail. La conséquence des violences conjugales pour les 216 000 femmes qui en sont victimes chaque année en France se traduit souvent par la perte de leur travail ou la fragilisation de leur carrière.
Avec la Confédération Syndicale Internationale (CSI), la CGT se bat pour qu’une nouvelle norme internationale soit adoptée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) pour protéger l’ensemble des femmes des violences sexistes et sexuelles. Grâce à cette mobilisation, la norme est inscrite à l’ordre du jour de l’OIT en 2018. Chaque pays doit maintenant se positionner et donner son avis sur le contenu et la portée de la norme. Le gouvernement français devait faire remonter sa position le 22 septembre et consulter les acteurs sociaux sur le sujet.
La CGT, avec les autres organisations françaises membres de la CSI (CFDT, FO, CFTC), a donc interpellé le gouvernement français lui demandant de prendre position en faveur d’une norme internationale contraignante sur les violences sexistes et sexuelles. Le gouvernement français n’a toujours pas répondu à cette interpellation et n’a ni consulté les syndicats, ni publié sa position. C’est d’autant plus grave qu’en 2014, c’est le soutien de la France qui a permis d’inscrire cette norme OIT à l’ordre du jour.
La CGT se félicite de l’annonce par la secrétaire d’État en charge du droit des femmes d’une loi pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles et appelle le gouvernement à mettre les actes en conformité avec les paroles. Pour cela, il faut commencer par soutenir l’adoption d’une norme OIT large et contraignante contre les violences sexistes et sexuelles. Il faut ensuite renforcer les instruments de prévention et de protection des victimes, et notamment les CHSCT et délégué.es du personnel, qui sont supprimés par les ordonnances.
La CGT rappelle ses propositions :
• l’intégration de la prévention des violences sexistes et sexuelles comme nouveau thème de négociation obligatoire dans les entreprises et les branches ;
• de nouveaux droits pour protéger les femmes victimes de violences au travail ou conjugales et garantir le maintien de leur emploi ;
• l’obligation de formation des salarié-e-s, des RH, des médecins du travail et inspecteurs du travail ;
• le renforcement du nombre et des prérogatives des médecins du travail ;
• des créations de postes de professionnels du soin et de l’accompagnement social pour accueillir et accompagner les femmes victimes de violences, y compris dans les commissariats, une meilleure offre de logement et l’augmentation considérable des moyens dédiés aux associations.
Montreuil, le 17 octobre 2017

dimanche 15 octobre 2017

Finances publiques : Argumentation fallacieuse sur le prélèvement à la source

Les partisans du prélèvement à la source usent du même argument depuis le départ : « La contemporanéité de l’impôt » (l’impôt payé au mois M correspond aux revenus que le contribuable perçoit ce même mois). Ce n’est malheureusement pas vraiment le cas... Retour sur cette tromperie avec la fédération CGT des finances.

L’impôt sur le revenu est progressif : son taux est différent en fonction du niveau des revenus perçus (plus on est riche, plus le taux d’imposition sera élevé). Il est donc impossible de le déterminer avant la fin de la période annuelle considérée. Que le paiement de l’impôt soit mensuel ou annuel ne change rien à l’affaire (sauf à mettre en place un taux fixe, mesure qui se révèlerait fort inéquitable).
La fameuse « contemporanéité » que nous servent à toutes les sauces les admirateurs du prélèvement à la source se révèle donc être un bel exercice d’enfumage. Ce n’est malheureusement pas le seul problème...
Un autre argument qui revient souvent est la simplification des démarches. Il faudrait tout de même nous expliquer en quoi ajouter un nouvel acteur dans le processus de collecte (en l’occurrence l’employeur) pourrait simplifier quoi que ce soit... Ne parlons même pas de la confidentialité : étant mis dans la boucle, l’employeur recevra des informations sur ses salariés qu’il ne devrait normalement pas connaître...
Enfin, le fait que le recouvrement soit réalisé par l’entreprise est source d’un autre risque : celui que l’employeur ne reverse pas immédiatement — voire pas du tout — les montants collectés — comme c’est déjà le cas pour la TVA... La conséquence serait une chute significative du taux de recouvrement spontané de l’impôt sur le revenu qui, collecté par l’État, s’élève aujourd’hui à 98 %. Les recettes publiques risquent donc forcément d’en pâtir... Rappelons que ceux qui cherchent à mettre en place le prélèvement automatique sont les mêmes qui critiquent une soi-disant mauvaise gestion des comptes publics...
Rien ne justifie donc le prélèvement à la source, et encore moins de nos jours, où les systèmes d’information et de communication se sont démocratisés et où les paiements dématérialisés se sont répandus. Il est temps que les thuriféraires du libéralisme cessent de nous enfumer !

ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ALIMENTATION : Les véritables enjeux escamotés

Le président de la République a conclu hier le premier chantier des États Généraux de l’Alimentation. Le gouvernement présentera une loi début 2018, applicable par ordonnances. Ces annonces officielles confirment des tractations entre composantes du patronat pour la répartition de la valeur créée dans l’ensemble des filières agroalimentaires, pour une large part, par les salariés. À la clé, une augmentation généralisée des prix pour les consommateurs est programmée. À la fois, on prend dans les mêmes poches et on « assure » aux couches populaires une nouvelle aggravation des inégalités, cette fois-ci, alimentaires.
Dénonçant la course au prix le plus bas, conséquence de la loi de 2008 dont Macron fut un des promoteurs sous la baguette de Sarkozy, il propose aujourd’hui aux agriculteurs d’inverser la logique de la fixation des prix et de partir des « coûts de production » en agriculture. Derrière les mots, se cache une attaque supplémentaire contre le « coût du travail ». La poursuite du pillage du travail salarié et du travail paysan par les industriels agroalimentaires et la grande distribution se poursuivra. Les États généraux ne font aucune mention des niveaux de rentabilité financière ni des dividendes indécents versés aux actionnaires. Et pour cause, 7 des 14 ateliers, et pas des moindres, étaient présidés par des dirigeants des grands groupes dominants. La facture sera payée par les salariés, les consommateurs et les petits agriculteurs.
Par ailleurs, l’organisation des producteurs, à elle seule, n’est pas de nature à rééquilibrer le rapport des forces à l’intérieur de chaque filière sans une intervention pérenne et forte de l’État. Ce n’est pas à l’ordre du jour des stratégies économiques mises en œuvre par le gouvernement. Par contre, l’intervention publique, de 5 milliards d’euros en 5 ans pour accompagner l’agriculture dans cette réorganisation, serait-elle l’équivalent d’un « plan de licenciements » pour les petits et moyens agriculteurs voués à disparaître ? Cet objectif signifierait l’accélération de la concentration agraire, contraire à un type de développement agricole soucieux de la sauvegarde des ressources naturelles et de l’environnement, participant d’un aménagement harmonieux du territoire. Ce risque est corroboré par l’affirmation du Président qui veut « des modèles plus productifs et capables d’affronter la concurrence internationale. » On est loin d’une agriculture plus proche des citoyens !
Dans ces conditions, l’accès pour tous à une alimentation saine et de qualité n’est qu’un slogan de tréteau. L’alimentation est un élément vital pour les populations. Une véritable politique alimentaire et nutritionnelle publique doit garantir l’accès pour tous à une alimentation saine et diversifiée à des prix socialement acceptables. Les orientations proclamées par Macron n’y répondent pas. Au contraire, elles lui tournent le dos.
Montreuil, le 13 octobre 2017

DÉSERTS MÉDICAUX : La ministre de la Santé fait fausse route !

Depuis près de 20 ans, les gouvernements se succèdent avec des plans pour trouver une solution à la désertification, qui s’avèrent être tous un échec. En effet, si le nombre total de médecins n’a jamais été aussi important, le nombre de médecins généralistes continue inexorablement de diminuer et leur répartition sur le territoire est de plus en plus inégale. À cela s’ajoute la fermeture des hôpitaux de proximité qui aggrave la situation.
On peut s’interroger sur les raisons de cet échec.
La CGT, pour sa part, juge qu’il existe un refus de considérer que la santé doit relever d’une mission de service public et être prise en compte en tant que telle par l’État. À cela s’ajoute le fait que le système de la médecine libérale, avec la liberté d’installation et la rémunération à l’acte, est arrivé en bout de course et ne permet de répondre ni aux besoins de la population, ni aux aspirations des jeunes médecins. En effet, ces derniers privilégient le salariat et les activités mixtes.
Depuis des années, la CGT avance des propositions simples qui s’appuient sur un principe essentiel : l’égalité de traitement de la population, quel que soit son lieu de résidence sur le territoire. Seul le service public est capable de répondre à cet impératif qui est un droit constitutionnel.
Nous proposons ainsi de développer un réseau de centres de santé rattachés aux hôpitaux de proximité avec des médecins et des personnels salariés. Cette solution permet de répondre à deux objectifs : une juste répartition des ressources humaines sur le territoire et la fin des dépassements d’honoraires avec la généralisation du tiers payant intégral.
Pour cela, il faut arrêter de fermer les hôpitaux de proximité et médicaliser les EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) dans lesquels pourraient s’établir un certain nombre de centres de santé en capacité de proposer des consultations avancées dans les zones de plus faible densité de population. Par ailleurs, ces structures auraient la mission d’assurer la permanence des soins, ce qui éviterait un recours par défaut aux urgences par les patients qui ne trouvent pas d’autre solution.
Le ministère de la Santé doit prendre conscience que la majorité de la population considère que la santé doit relever du service public.
Les propositions de la CGT répondent à cette attente ainsi qu’à celles d’une majorité de professionnels de santé. Il est temps d’ouvrir un véritable débat sur ces questions avec l’ensemble de la population.
La CGT est prête à apporter sa pierre pour une véritable rénovation de notre système de santé qui doit s’appuyer sur deux piliers : le service public et une sécurité sociale reposant sur ses trois principes d’universalité, d’uniformité et d’unicité.
Montreuil, le 13 octobre 2017

FONCTION PUBLIQUE : Comme les autres salariés, les fonctionnaires exigent d’être entendus !

Avec près de 400 000 manifestants dans plus de 140 villes, la journée de grève et de manifestation du 10 octobre est incontestablement une réussite. La CGT s’en félicite.
Les fonctionnaires et les salariés précaires des services publics étaient des dizaines de milliers en grève. On constate un taux global de grévistes de l’ordre de 30%, avec des pointes à plus de 50%, dans de nombreux secteurs d’activité. Écoles, crèches, cantines, hôpitaux et centres de santé, administrations et collectivités ont fermé leurs portes ou ont tourné au ralenti.
Partout, fonctionnaires et précaires ont défilé ensemble pour exiger la résorption de la précarité, l’augmentation de leur rémunération, la création d’emplois statutaires, les moyens budgétaires pour répondre aux besoins, l’amélioration des conditions de travail. Dans de nombreuses localités, les salariés en contrats aidés ont défilé pour exiger la transformation de leurs contrats en emplois pérennes.
Ce même jour, les salariés des services publics belges se sont massivement mobilisés sur les mêmes revendications. À Paris, une forte délégation de la Fédération Syndicale Européenne des Services Publics (FSESP) était présente.
La mobilisation des agents, le soutien affiché d’autres catégories professionnelles et de la population montrent que l’exigence de progrès social est importante.
Cette journée d’action est un tremplin pour les agents de la fonction publique pour gagner de meilleures conditions de vie, conquérir les moyens qui permettent d’offrir à la population des services publics de qualité.
La participation de salariés du privé, de privés d’emplois et précaires, de retraités, d’étudiants et de lycéens, qu’elle soit individuelle ou organisée, démontre la volonté du monde du travail de faire converger les luttes sociales.
C’est pour répondre à cette demande de plus en plus prégnante que la CGT a décidé d’appeler à une journée d’action interprofessionnelle le 19 octobre prochain.
Montreuil, le 10 octobre 2017

mercredi 4 octobre 2017

Journée de grève dans la Fonction Publique le 10 octobre



L’ensemble des syndicats de la fonction publique (Les fédérations CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FA (Autonomes), FO, FSU, UNSA et Solidaires) appellent les fonctionnaires à la grève et à manifester le 10 octobre pour « faire entendre » leurs « profonds désaccords » avec les mesures « négatives » du gouvernement qui « s’accumulent » pour les fonctionnaires.
Lire le communiqué de presse national

CICE : L’effet d’aubaine confirmé ! L’urgence est au contrôle des aides publiques !

Les nouvelles évaluations contenues dans le rapport 2017 du Comité de suivi du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) confirment celles des rapports précédents. Elles montrent l’absence d’effet ou un effet très limité et même nul du CICE en matière d’exportations, d’investissements, de salaires, de taux de marge, de recherche-développement, etc.
Concernant l’emploi, le rapport retient « un effet positif mais modéré, concentré sur les entreprises les plus exposées au CICE (...), de l’ordre de 100 000 emplois sauvegardés ou créés sur la période 2013-2015 ». Sont, ici, privilégiés les travaux de l’une des deux principales équipes de recherche sollicitées par France Stratégie, l’autre concluant à un effet nul, voire négatif.
Surtout, le rapport avoue que « le volume d’emplois sauvegardés sur la période grâce à l’effet du préfinancement sur les défaillances d’entreprise s’avère modeste (moins de 3 000 emplois sauvegardés, uniquement sur 2013) et moindre qu’envisagé par le Comité dans son rapport de l’an passé ».
Ces résultats apparaissent éloignés des 210 000 emplois mis en avant par le gouvernement et tranchent avec le million d’emplois promis – et désormais revendiqué – par le Medef ! Ils confirment l’expérience de nombreuses instances de représentants du personnel dont les entreprises sont bénéficiaires du CICE et qui pourtant licencient en masse.
L’avis du Comité de suivi du CICE « juge nécessaire d’engager une réflexion sur la comparaison des effets sur l’emploi du CICE et des allègements généraux de cotisations employeur sur les bas salaires » et évoque le « basculement » prévu par le gouvernement.
La « nécessité » évoquée ici est contestable car, pour la CGT, ce n’est pas la « pérennisation » du CICE sous forme d’exonérations qui doit être envisagée.
L’ensemble des travaux quantitatifs et qualitatifs menés à ce jour appellent plutôt sa suppression.
En particulier, ils « font apparaître une très grande diversité de comportements économiques des entreprises face au CICE » et confirment, comme les représentants de la CGT au Comité de suivi du CICE l’ont souligné, à plusieurs reprises, que « le CICE n’est en pratique pas totalement assimilable à une simple baisse de coût du travail ciblée sur le bas de la distribution des salaires et a des objectifs plus divers ».
De 2013 à 2016, plus de 62 milliards de créances fiscales ont été déclarées par les entreprises au titre du CICE ; 42,3 milliards d’euros leur ont déjà été effectivement versés. La facture devrait encore s’alourdir, pour 2017 et 2018, et atteindre au total les 100 milliards. Elle apparaît particulièrement « salée » pour un dispositif dont l’inefficacité est désormais solidement établie. Il est urgent que toute la transparence soit faite sur l’utilisation des aides publiques et que les élus du personnel puissent avoir accès à l’ensemble de ces informations et un droit de les suspendre. La CGT porte ces propositions dans le cadre de droits plus importants, pour les élus, pour peser sur les stratégies des entreprises. Cela nécessite la participation de l’ensemble des salariés aux mobilisations pour gagner de nouveaux droits et un code du travail du 21ème siècle.
Montreuil, le 4 octobre 2017

PLFSS 2018 : une priorité à l’austérité confirmée

Lors de la réunion de la Commission des comptes de la Sécurité sociale ce 28 septembre, les ministres Gérald Darmanin et Agnès Buzyn ont confirmé ce qu’on savait déjà de leurs orientations en matière de Sécurité sociale.
Celles-ci s’inscrivent dans la priorité absolue à la réduction des déficits, annoncées par le Premier ministre Édouard Philippe lors de sa déclaration de politique générale et confirmées hier, à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances (PLF) 2018 :
- un objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) en augmentation de 2,3%, alors que l’augmentation tendancielle des dépenses est chiffré à 4,5% par la Commission des comptes, ce qui correspond à près de 4,2 milliards d’euros d’économies ;
- une confirmation du basculement des cotisations « salariés » d’assurance maladie et d’assurance chômage sur la CSG réalisées en 2 fois (au 1er janvier et au 1er octobre), l’augmentation de la CSG de 1,7% intervenant au premier janvier ;
- la confirmation de la transformation du CICE en allégement de cotisations en 2019.
Cette baisse de plus de 4 milliards d’euros des dépenses d’assurance maladie, détaillée dans le dossier de presse mais sur laquelle les ministres n’ont pas dit un mot pendant la réunion de la Commission des comptes, rend peu crédible la réalisation des bonnes intentions affirmées par la ministre de la Santé, en termes de prévention, d’égalité d’accès aux soins, d’innovation médicale et de pertinence dans l’accès aux soins.
Rien non plus n’a été dit sur les moyens qui seraient donnés à l’hôpital public pour accomplir ses missions, ni sur ceux alloués à la Sécurité sociale, notamment pour permettre un adossement dans de bonnes conditions du régime social des indépendants au régime général.
L’augmentation de 2 euros du forfait hospitalier a été confirmée ainsi que son financement par les complémentaires. Cette mesure sera en réalité supportée par les assurés sociaux, puisque les mutuelles seront conduites à augmenter les cotisations pour financer cette mesure.
De plus, l’augmentation de 100 euros (étalée sur 3 ans) – bienvenue même si insuffisante – du minimum vieillesse ne saurait compenser la baisse de pouvoir d’achat occasionnée par la hausse de la CSG d’une majorité de retraités.
La CGT a demandé que les excédents de la branche ATMP (1 milliard d’euros prévu en 2018) soient affectés au renforcement de la prévention et non pas rendus aux entreprises sous forme de baisse de cotisations. La ministre de la Santé n’a pas fermé la porte à cette demande, précisant que cela serait discuté dans le cadre de la Convention d’objectifs et de gestion de la branche ATMP ; personne ne sera dupe quant aux décisions qui seront prises.
La CGT a réaffirmé la nécessité de préserver le principe d’autonomie des finances sociales, ce qui implique notamment que la CSG reste intégralement affectée aux régimes sociaux, et de garantir que les mesures envisagées – exonération des cotisations patronales ARRCO et UNEDIC ou transformation du CICE en baisse de « charges » – ne remettent pas en cause l’équilibre financier de la Sécurité Sociale, des retraites complémentaires ou de l’assurance chômage. Le ministre n’a pas répondu à ces inquiétudes, répondant de manière méprisante que ces questions de « tuyauterie n’intéressaient pas les français » !
Tout ceci confirme que les orientations gouvernementales mettent gravement en danger le service public de la Sécurité sociale.
Cela nous renvoie à notre campagne « reconquête de la sécurité sociale ».
Devant ces remises en cause de notre protection sociale, issue du Conseil national de la Résistance, solidaire et par répartition, la CGT se mobilisera. Nous avons des propositions. Les richesses sont créées par tous les travailleurs. Il est donc normal d’en exiger un juste partage, notamment au travers du salaire socialisé, pour un niveau de protection sociale répondant aux besoins et de même niveau pour tous.
Montreuil, le 28 septembre 2017

lundi 2 octobre 2017

Budget 2018 : Cadeaux pour les plus riches et « gains de pouvoir d’achat » en trompe-l’œil pour les autres

Le budget 2018 confirme les choix du tandem Macron-Philippe : respect des traités européens et attachement idéologique au libéralisme économique.
Conformément au discours libéral, l’obsession de ce budget est de réduire le « poids des prélèvements obligatoires » et les dépenses publiques. Cette obsession est lourde de conséquences, notamment du point de vue social.
Le gouvernement annonce 10 milliards d’euros de baisse d’impôts dont 4 milliards pour les entreprises et 6 milliards pour les ménages. Dans les faits, les plus riches seront les principaux gagnants. Ils payeront moins d’impôt (4 milliards) sur la fortune. De plus, les revenus du capital seront soumis à un taux d’imposition unique de 30 % synonyme de gains importants pour les contribuables les plus riches.
Selon le gouvernement, ces cadeaux viseraient à promouvoir « l’économie réelle ». Une supposition purement idéologique puisque rien ne prouve que ces cadeaux se transformeront en investissement. De plus, cet argument idéologique néglige totalement le rôle et la responsabilité du système bancaire en général et particulièrement des banques comme BPIFrance dans le financement de « l’économie réelle ».
Selon Bruno Le Maire, réduire la « pression fiscale » sur les plus fortunés vise à offrir « une fiscalité stable, simple, légère ». Si on met ces propos en parallèle avec les ordonnances contre le droit du travail, on voit très clairement les choix du pouvoir en place : stabilité pour les riches, flexibilité pour les travailleurs.
Le gouvernement prétend que ses choix amélioreront le pouvoir d’achat des salariés qui cotiseront moins pour la protection sociale (maladie, chômage) mais ce « gain de pouvoir d’achat » est en trompe-l’œil. En effet, il s’agit d’un changement profond de notre modèle social. De plus, en contrepartie de cette baisse des cotisations sociales, la CSG va augmenter dès le début de l’année et cette hausse concernera les retraités. En outre, la hausse de la fiscalité sur le diesel (+3,7 milliards) et celle sur le prix de tabac (+0,5 milliard) vont surtout peser sur les ménages à revenu modeste.
Le gouvernement annonce également que la baisse de la taxe d’habitation pour une partie des contribuables va améliorer leur pouvoir d’achat. Dans les faits, cette mesure va amputer les recettes des communes, dans un contexte où le gouvernement fait des économies sur les collectivités. Le risque est donc une dégradation des services rendus aux citoyens et/ou une hausse du coût d’accès à certains services.
Ainsi, le budget 2018 affiche 15 milliards d’euros d’économies sur les dépenses : 7 milliards pour l’État, 3 milliards pour les collectivités et 5 milliards pour la Sécurité sociale. Ces chiffres font l’impasse sur les souffrances que certaines « économies » provoquent pour les citoyens, à l’instar de la réduction des emplois aidés (1,5 milliard « d’économies ») et l’aide au logement (1,7 milliard « d’économies »). Les effectifs de l’État vont aussi diminuer de 1 600 emplois en équivalent temps plein.
Le budget 2018 est loin de répondre aux attentes des citoyens, son objectif affiché est de respecter les logiques libérales.
La CGT va continuer de mobiliser les salariés, les privés d’emploi et les retraités contre ces choix pour faire valoir ses propositions concrètes pour une transformation du système fiscal et une utilisation efficace des fonds publics au service de la justice sociale et de l’efficacité économique.
Montreuil, le 27 septembre 2017

Chiffres du chômage : Une précarité cachée qui doit être stoppée

Les chiffres du chômage parus ce mardi 26 septembre 2017 indiquent une augmentation du nombre de chômeurs.
- En catégorie A (Personnes sans emploi tenues d’effectuer des actes de recherche d’emploi) de 0.6% sur un mois, 1.3 % sur trois mois mais en baisse de 0.3 % sur un an. Ils montent de 3 518 100 à 3 540 400 sur un mois.
- Les catégories B et C (personnes ayant travaillé une partie du mois) passent de 2 103 300 à 2 105 600 soit une accentuation de 0.1% sur un mois et 1.9% sur trois mois, et donc un bond de 7.5% en un an.
- Les effets du plan 500 000 formations s’amenuisent ce qui provoque une diminution de la catégorie D (Personne sans emploi qui n’est pas immédiatement disponible) de 9.9 % sur un an. On peut constater que le nombre de privés d’emploi, toutes catégories confondues s’accroit de 1.5 % et passe de 6 604 500 à 6 705 000 au cours de l’année écoulée.
C’est encore une fois une hausse de la précarité qui fait l’actualité. Que ce soit selon l’INSEE ou Pôle emploi, les chiffres du chômage relatent une hausse de la précarité importante. L’INSEE nous dit que le sous-emploi représente 6.1 % des personnes qui travaillent, des chiffres également en hausse. Selon les chiffres de Pôle Emploi, 2 105 600 salariés inscrits relèvent de l’emploi précaire.
Par ailleurs, la CGT condamne fermement les suppressions des centaines de postes programmées à Pôle Emploi.
A l’aube de nouvelles discussions sur l’assurance chômage, le gouvernement ferait bien de faire preuve d’innovation, et favoriser l’emploi en CDI à temps plein qui coûte beaucoup moins cher à l’Assurance Chômage que les contrats courts.
Une vraie taxation des contrats courts est une solution simple et pérenne qui ralentirait leur utilisation exponentielle par les employeurs. La CGT a fait des propositions dans ce sens, et les complètera dans les futures rencontres multilatérales qui doivent s‘amorcer début octobre. La CGT défend l’instauration d’une sécurité sociale professionnelle assurant un revenu de remplacement à toutes et tous, et appelle à la mobilisation de toutes et tous.
Qu’on soit actif ou privé d’emploi, précaire ou retraité, participons aux initiatives contre les ordonnances travail et montrons notre détermination à vouloir une politique de l’emploi digne, qui ne laisse personne sur le côté de la route !
Montreuil le 26 septembre 2017.